Interview de Madame Corre Voyante

Pour l'ouverture du site internet « Janine Corre Voyante", nous sommes allés en Bretagne, à Brest, rencontrer et interviewer Madame Janine Corre, chez elle, pour mieux la connaître et tenter ainsi de mieux appréhender cet étonnant phénomène de « Voyance ».

Interview réalisée en Août 2000.


Interview de Janine Corre (Photo 01)

Candide : « Bonjour, madame Corre ».

Madame Corre : « Bonjour ».


Candide : « Parlez-nous de votre "pouvoir" qui vous permet de voir l'avenir »

Madame Corre : « Je préfère employer le terme de « don », car ce « pouvoir » ne me donne aucun pouvoir : je ne suis pas devenue riche, ni n'ai profité de ce don pour favoriser ou défavoriser qui que ce soit ».


Candide : « Même pour votre famille, vos enfants ? »

Madame Corre : « Non, car ce pouvoir n'est plus très efficace lorsqu'il s'applique à des personnes trop proches de moi. J'avais annoncé des choses à mes enfants et pour lesquelles j'étais sûre de ce que j'avançais. Et pourtant, ces choses ne se sont jamais produites. Je pense que c'est mon affection personnelle qui est alors assez forte pour influencer mes visions, négativement ».


Candide : « Comment avez-vous découvert ce don si étonnant ? »

Madame Corre : « La voyance n'est pas comme l'astrologie une science qui s'apprend mais qui a besoin de nombreuses années de pratique pour être maîtrisée. La voyance est un don, cela ne s'apprend pas. Nous avons tous ce don en nous mais nous ne pouvons le savoir car il se déclenche généralement à la suite d'un choc émotionnel provoqué par des épreuves telles que le deuil, la maladie, un accident, une rupture... Certaines personnes sont plus réceptives que d'autres et sont donc plus concernées. Mais quand cela se produit, il faut d'abord le maîtriser et le canaliser. Pour ma part, il m'a fallu près de 10 ans avant d'exercer véritablement car nous n'avons pas à faire d'erreur. Aussi, quand je fais une voyance, je dis que je ne suis pas infaillible et que je peux faire des erreurs. Je ne donne pas toujours de dates car je ne suis pas astrologue. Je fais une voyance sur une période de 2 à 3 ans environs... ».


Candide : « Oui, mais concrètement, comment cela s'est-il passé pour vous ? »

Madame Corre : « C'était à la fin des années 70. Ma situation n'était pas formidable et une de mes amies m'avait conseillé d'aller voir avec elle une voyante qu'elle connaissait, pas très loin de Brest, et qui avait une excellente réputation. C'était la première fois. A l'époque, le métier de voyant n'était pas très médiatisé et les voyants restaient assez discrets. Pas de publicité, tout se faisait encore par le bouche-à-oreille. Je suis allée la voir en espérant qu'elle aurait pu me permettre d'y voir clair dans mon avenir. Effectivement, j'ai rencontré quelqu'un de très bien, qui connaissait son métier. Mais, dès le commencement de la consultation, elle a senti que j'avais des prédispositions. Elle m'a demandée si quelqu'un dans ma famille possédait et utilisait un don, de guérisseur ou de médium. J'étais assez surprise car je ne m'attendais pas à ce que la consultation prenne cette tournure. Je n'ai pas su que répondre... Elle m'a dit que j'avais ce don, en tout cas le potentiel et qu'il était possible de le développer. Elle m'a même conseillée de le faire car cela m'aiderait ».

Interview de Janine Corre (Photo 02)


Candide : « C'est donc ce que vous avez fait ? »

Madame Corre : « Oui, j'étais intriguée. Je me suis renseignée et j'ai acheté le livre de Belline, le célèbre voyant, qui racontait son expérience. Il y avait dans ce livre un cahier central avec les cartes du jeu de divination qu'il avait créé pour que les gens puissent s'initier tout seul. Il n'y avait qu'à les découper et les coller sur un jeu de cartes normal pour en faire un jeu semblable à un tarot. Il y avait les significations des différentes cartes ainsi que les explications en fonction de leur apparition et de leur disposition dans le tirage. C'était comme un jeu pour moi ».


Candide : « Et, ça marchait ? »

Madame Corre : « Oui, j'étais assez surprise. Je demandais à mes copines de venir me voir pour tester le jeu de Belline sur elles. Evidemment, certaines ne voulaient pas mais les autres se prêtaient au jeu et, le plus surprenant, c'est que ça marchait assez bien ».


Candide : « Mais, comment êtes-vous devenue professionnelle ? »

Madame Corre : « Ce fut assez long. Au début, lentement. Des amies venaient me voir, puis les amies des amies. Des femmes essentiellement. J'ai commencé à demander de l'argent : 50 francs au départ. Le succès est venu petit à petit. J'avais de plus en plus de monde. J'ai acheté de nouveaux tarots, celui d'Indira, de Marseille, mais je me suis servie aussi d'un jeu de cartes normal. Et, la voyante qui m'avait conseillée d'essayer de développer ce don est devenue une amie ».


Candide : « Vous étiez donc seulement cartomancienne ? »

Madame Corre : « Oui, j'avais besoin d'un support : les cartes. Généralement, je faisais deux jeux différents à mes consultants. Voire trois si les choses n'étaient pas nettes. Mais, peu à peu, au bout quand même de plusieurs années, j'ai réalisé que je voyais plus que ce que les cartes disaient. Je voyais des images, on dit aussi des « flashs ». C'étaient des lieux, des dates (disons plutôt des périodes : pendant des vacances, un week-end, un jour de la semaine...), des ambiances... J'ai aussi commencé à faire des voyances par téléphone, ce qui a favorisé ces visions ».


Candide : « Vous vous servez toujours des jeux de cartes ? »

Madame Corre : « Non, c'est vraiment exceptionnel. Aujourd'hui, comme je travaille surtout par téléphone, je fonctionne « en direct », sans support. Je commence ma consultation en demandant seulement à la personne la couleur de ses cheveux. Je n'ai besoin de rien d'autre ».

Candide : (voyant des images pieuses posées sur le bureau) « On vous dit très croyante je crois, est-ce vrai ? Et, dans ce cas, comment pouvez-vous concilier votre don et votre foi ? »

Madame Corre : « Oui, je suis croyante. Comme beaucoup de Bretonnes ! J'ai aussi beaucoup de personnes de ma famille qui sont dans les Ordres. Mais la foi n'est qu'un aspect de la spiritualité. Je vais souvent à l'église mais jamais à la messe. Je préfère vivre ma foi seule, sans m'en remettre à un curé ou une bonne sœur ».

Interview de Janine Corre (Photo 03)


Candide : « Vous n'êtes donc pas tombée dans le délire ésotérique que l'on rencontre chez certains autres voyants ? »

Madame Corre : « Non, comme vous le voyez, je suis comme tout le monde. Mon intuition est désormais mon seul outil de travail. J'ai utilisé les cartes, des tarots, dont celui de Belline ou celui d'Indira, mais au bout de quelques années, je me suis rendu compte que je n'en avais plus vraiment besoin. Je peux vous dire que mes intuitions sont comme des "flashs", plus ou moins nets. Mais ce don ne me gêne pas outre mesure dans ma vie de tous les jours. Comme vous pouvez le voir, je n'ai pas besoin de créer une atmosphère étrange ou « ésotérique » dans mon cabinet pour exercer et encore moins pour impressionner le consultant ».


Candide : « Vous avez donc un regard lucide sur votre travail ? »

Madame Corre : « Je n'ai pas à influencer les gens, je dis ce que j'ai à dire, la personne écoute, retient ce qu'elle veut, le reste ne compte pas. Je n'entre ni dans le cœur ni dans la tête des gens : je ne suis pas télépathe. Je pense que chaque personne est décisionnaire et possède son propre libre-arbitre. J'essaie par mes voyances d'aider les gens à résoudre leurs problèmes, ou du moins à trouver le moyen de les résoudre. Il faut, pour faire ce métier, aimer les gens et s'aimer soi-même ».


Candide : « Vous avez donc une relation forte avec vos consultants ? »

Madame Corre : « Si je peux aider les personnes qui font appel à moi, cela est pour moi un grand bonheur. J'ai reçu ce don, mais je dois m'en servir pour aider les gens et non pour en tirer profit ce qui est malheureusement le cas de trop de voyants qui profitent de la détresse des gens pour exercer ce métier et qui, par leur comportement, discréditent notre profession au détriment des voyants qui exercent leur métier avec sérieux et honnêteté, et je suis fière d'en faire partie ».


Candide : « Mais, est-ce que parfois, vous n'avez pas l'impression que certains de vos clients ne devraient pas aller voir un psychiatre plutôt qu'une voyante ? »

Madame Corre : « Le voyant est là comme un révélateur, mais aussi comme un réconfort. Il faut bien avouer que mon rôle est parfois, comment dire..., simplement comme une écoute psychologique, pour apporter à son consultant une solution, une ouverture, un mode d'action. Oui, cela relève parfois du soutien psychologique plus que de la divination pure, mais c'est inévitable. L'important, c'est de ne pas profiter de la détresse de ces gens qui n'ont parfois plus personne à qui parler. Mon rôle est aussi de leur redonner confiance ».

Interview réalisé chez Madame Corre à Brest en août 2000


› Lire les remerciements des consultants...